Page:Gibbon - Histoire de la décadence et de la chute de l'Empire romain, traduction Guizot, tome 11.djvu/233

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de constance dans les bois et les vallées du mont Caucase ; mais Arslan et Malek son fils se montrèrent infatigables dans cette guerre religieuse ; ils exigeaient de leurs captifs une obéissance spirituelle et temporelle ; et les infidèles qui demeurèrent attachés au culte de leurs ancêtres, furent contraints de porter, au lieu de colliers et de bracelets, un fer à cheval, marque d’ignominie. Le changement ne fut toutefois ni sincère ni universel ; à travers des siècles de servitude les Géorgiens ont conservé la suite de leurs princes et de leurs évêques ; mais l’ignorance, la pauvreté et le vice dégradent une race d’hommes à qui la nature a donné les formes les plus parfaites. Leur profession, et surtout leur pratique du christianisme, est purement nominale, et s’ils se sont affranchis de l’hérésie, c’est qu’ils sont trop ignorans pour se rappeler des dogmes métaphysiques, quels qu’ils soient[1].

    ter, Memoriæ byzant., t. IV, Iberica), je le ferais venir de leur agriculture, ainsi que le Σκυθαι γεωργοι d’Hérodote (l. IV, c. 18, p. 289, édit. de Wesseling). Mais on ne le trouve parmi les Latins (Jacques de Vitry, Hist. Hierosol., c. 79, p. 1095), et les Orientaux (d’Herbelot, p. 407), que depuis les croisades, et il a été dévotement tiré du nom de saint George de Cappadoce.

  1. Mosheim, Instit. Hist. eccles., p. 632. Voyez dans les Voyages de Chardin (t. I, p. 171-174), les mœurs et la religion de cette peuplade si belle et si méprisable. La généalogie de leurs princes, depuis Adam jusqu’à nos jours, se trouve dans les Tables de M. de Guignes, t. I, p. 433-488.