turc[1]. Sous le gouvernement vigoureux des trois premiers sultans, les royaumes de l’Asie étaient unis par la paix et la justice ; les innombrables armées qu’ils conduisaient en personne égalaient en valeur les Barbares de l’Occident et leur étaient supérieures en discipline ; mais au temps de la croisade, quatre fils de Malek-Shah se disputaient son héritage. Occupés de leur ambition personnelle, ils s’embarrassaient peu du danger public ; et les vicissitudes de leurs succès rendaient les princes vassaux de l’empire incertains et indifférens sur le véritable objet de leur fidélité. Les vingt-huit émirs qui avaient suivi les drapeaux de Kerboga étaient ses rivaux ou ses ennemis. On avait composé une armée de levées faites à la hâte dans les villes et dans les tentes de la Syrie et de la Mésopotamie, tandis que les vieilles bandes étaient retenues au-delà du Tigre, où elles se détruisaient dans les guerres civiles. Le calife d’Égypte saisit ce moment de faiblesse et de discorde pour recouvrer ses anciennes possessions ; son sultan Aphdal assiégea Tyr et Jérusalem, expulsa les fils d’Ortok, et rétablit dans la Palestine l’autorité civile et ecclésiastique des fatimites[2]. Ils apprirent avec
- ↑ Voyez M. de Guignes (t. II, part. 2, p. 223, etc.), et les articles de Barkiarok, Mohammed, Sangiar, dans d’Herbelot.
- ↑ L’émir ou sultan Aphdal recouvra Jérusalem et Tyr, A. H. 489 (Renaudot, Hist. patriarch. Alexand., p. 478 ; de Guignes, t. I, p. 249, depuis Abulféda et Ben-Schou-