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Les Grecs reprennent Constantinople. A. D. 1261, 25 juillet.

Occupé de son grand projet, Michel visita lui-même toutes les forteresses de la Thrace et augmenta les garnisons. Après avoir chassé les restes des Latins de leurs dernières possessions, il donna sans succès l’assaut au faubourg de Galata : un baron perfide, avec lequel il entretenait une correspondance, ne put ou ne voulut pas lui ouvrir les portes de la capitale. Au printemps suivant, Alexis Strategopolus, son général favori, qu’il avait décoré du titre de César, passa l’Hellespont à la tête de huit cents chevaux et de quelque infanterie[1], pour exécuter une expédition secrète. Ses instructions lui enjoignaient de s’approcher de Constantinople, de tout examiner avec attention, d’épier les occasions qui pourraient se présenter, mais de ne hasarder contre la ville aucune entreprise douteuse ou dangereuse. Le territoire des environs, entre la Propontide et la mer Noire, était habité par une race hardie de paysans et de malfaiteurs exercés aux armes, et d’une fidélité, fort incertaine, mais attachés, préférablement par leur langage, leur religion et leur avantage présent, au parti des Grecs. On les appelait les Volontaires[2], et ils offrirent, en cette qualité, leurs services au

  1. Il faut quelques soins pour concilier les différences de nombre ; les huit cents soldats de Nicétas, les vingt-cinq mille de Spandugino (apud Duc., l. V, c. 24), les Scythes et les Grecs d’Acropolita, et la nombreuse armée de Michel, dans les lettres du pape Urbain IV (1-129).
  2. Θεληματαριοι. Pachymères les nomme et en donne la description (l. II, c. 14).