Page:Gibbon - Histoire de la décadence et de la chute de l'Empire romain, traduction Guizot, tome 12.djvu/164

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Henri VII les rétablit dans leurs biens et dans leurs titres ; une fille d’Édouard IV ne dédaigna pas d’épouser un Courtenai ; leur fils, créé marquis d’Exeter, jouit de la faveur de son cousin Henri VIII, et dans le camp du drap d’or il rompit une lance contre le monarque français ; mais la faveur de Henri était le prélude de la disgrâce, et la disgrâce annonçait la mort. Le marquis d’Exeter fut une des plus illustres et des plus innocentes victimes de la jalousie du tyran : son fils Édouard mourut en exil à Padoue, après avoir langui long-temps prisonnier dans la tour. L’amour secret de Marie, qu’il négligea peut-être en faveur d’Élisabeth, répand un vernis romanesque sur l’histoire de ce jeune comte dont on vante la beauté. Les débris de son patrimoine passèrent dans différentes familles par les alliances de ses quatre tantes ; et les princes qui succédèrent au trône d’Angleterre rétablirent ses honneurs personnels par des patentes, comme s’ils eussent été supprimés légalement ; mais il existait encore une branche qui descendait de Hugues Ier, comte de Devon, branche cadette de la maison de Courtenai, dont le château de Powderham a toujours été le siége depuis le règne d’Édouard III jusqu’à nos jours, c’est-à-dire depuis environ quatre cents ans. Des concessions et des défrichemens en Irlande ont considérablement augmenté leur patrimoine ; et ils viennent d’être récemment rétablis dans les honneurs de la pairie. Cependant les Courtenai conservent encore la devise plaintive qui déplore la chute de leur maison, et en affirme i’inno-