Page:Gibbon - Histoire de la décadence et de la chute de l'Empire romain, traduction Guizot, tome 12.djvu/190

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sier ardent deux papiers sur lesquels étaient inscrits leur sentiment et celui de leurs adversaires, et ils ne doutèrent pas que les flammes ne respectassent la vérité ; mais hélas ! les deux papiers furent également consumés, et cet accident imprévu, qui rétablit la paix durant un jour, prolongea la querelle pendant une génération[1]. Le traité final donna la victoire aux arsénites : le clergé s’abstint, durant quarante jours, de toutes fonctions ecclésiastiques ; une légère pénitence fut imposée aux laïques, on déposa le corps d’Arsène dans le sanctuaire ; et au nom du saint défunt, le prince et le peuple furent absous des péchés de leurs pères[2].

Règne de Michel Paléologue. A. D. 1259, 1er déc. A. D. 1282, 11 déc.

Le crime de Paléologue avait eu pour motif, ou pour prétexte, l’établissement de sa famille ; il s’empressa d’assurer la succession en partageant les honneurs de la pourpre avec son fils aîné. [Règne d’Andronic l’ancien. A. D. 1273. 8 nov. A. D. 1332. 13 février.]Andronic, depuis surnommé l’Ancien, fut couronné et proclamé empereur des Romains dans la seizième

  1. Pachymères (l. VII, c. 32) raconte la cérémonie de cette épreuve miraculeuse en philosophe, et cite avec le même mépris un complot des arsénites, qui essayèrent de cacher une révélation dans le cercueil de quelque vieux saint (l. VII, c. 13) ; mais il compense cette incrédulité par une image qui pleure, une autre qui répand du sang (l. VII, c. 30), et la cure miraculeuse d’un homme sourd et muet de naissance (l. XI, c. 32).
  2. Pachymères a dispersé dans ses treize livres l’histoire des arsénites ; mais il a laissé le récit de leur réunion et de leur triomphe à Nicéphore (l. VII, 9), qui ne les aime ni ne les estime.