Page:Gibbon - Histoire de la décadence et de la chute de l'Empire romain, traduction Guizot, tome 12.djvu/192

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

Son union avec l’Église latine. A. D. 1274-1277.

I. Le Vatican était le refuge le plus naturel d’un empereur latin chassé de son trône ; le pape Urbain IV, sensible aux malheurs du prince fugitif, sembla vouloir soutenir ses droits. Il fit prêcher contre les Grecs schismatiques une croisade avec indulgence plénière ; il excommunia leurs alliés et leurs adhérens, sollicita les secours de Louis IX en faveur de son parent, et demanda un dixième des revenus ecclésiastiques de la France et de l’Angleterre pour le service de la guerre sainte[1]. Le rusé Michel, qui épiait attentivement les progrès de la tempête naissante, essaya de suspendre les hostilités du pape et de calmer son zèle par des ambassades suppliantes et des lettres respectueuses ; mais il insinuait qu’un établissement de paix solide devait être le premier pas vers la réunion des deux Églises. La cour de Rome ne pouvait s’en laisser imposer par un artifice si grossier ; on répondit à Michel que le repentir du fils devait précéder le pardon du père ; et que la foi, condition équivoque, pouvait seule préparer une base d’alliance et d’amitié. Après beaucoup de délais et de détours, l’approche du danger et les importunités de Grégoire X obligèrent Paléologue d’entamer une négociation plus sérieuse : il allégua

    ce prince mourut, Pachymères avait quarante ans. Au lieu de diviser son histoire en deux parties, comme le père Poussin, son éditeur, je suis Ducange et Cousin, qui ne font des treize livres qu’une seule série.

  1. Ducange, Hist. de C. P., l. V, c. 33, etc., tirée des lettres d’Urbain IV.