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mais il affecta de respecter la maison de Gengis ; et tandis que l’émir Timour régnait sur le Zagatai et l’Orient, un kan titulaire servait comme simple officier dans les armées de son serviteur. Un royaume fertile, de cinq cents milles en longueur et en largeur, aurait pu satisfaire l’ambition d’un sujet ; mais Timour aspirait au trône du monde, et avant sa mort, il avait ajouté vingt-six couronnes à celle du Zagatai. Sans m’étendre sur les victoires de trente-cinq campagnes ou suivre ses marches continuelles sur le continent de l’Asie, je raconterai succinctement les conquêtes qu’il fit : 1o. en Perse, 2o. en Tartarie, et 3o. dans l’Inde[1], d’où je passerai au récit plus intéressant de sa guerre contre les Turcs.

Ses conquêtes. A. D. 1370-1400.

I. La jurisprudence des conquérans fournit libéralement à toutes leurs guerres des motifs de sûreté et de vengeance, de gloire, de zèle, de droit ou de convenance. [1o. De la Perse. A. D. 1380-1393.]Timour avait à peine réuni le Carisme et le Candahar à son patrimoine du Zagatai, qu’il tourna ses regards vers les royaumes de l’Iran ou de la Perse. Le vaste pays qui s’étend de l’Oxus au Tigre

    privée de son héros, et Timour lui-même ou son secrétaire, s’étend avec complaisance (Instit., p. 3-77) sur les treize projets et entreprises qui font le plus d’honneur à son mérite personnel, qu’on aperçoit encore à travers le récit malveillant d’Arabshah (part. I, c. 1-12),

  1. Le second et le troisième livres de Sherefeddin traitent des conquêtes de la Perse, de la Tartarie et de l’Inde, Ainsi qu’Arabshah (c. 13-55), voyez aussi les précieux Index des Institutions.