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volution d’un siècle, les Usbeks du nord et les Turcomans de la brebis blanche et de la brebis noire, envahirent la Perse et la Transoxiane. La race de Timour aurait cessé d’exister, si un héros, son descendant au cinquième degré, chassé par les Usbeks, n’eût entrepris la conquête de l’Indoustan[1]. Les grands mogols, ses successeurs, étendirent leur empire depuis les montagnes de Cashmir jusqu’au cap Comorin, et depuis le Candahar jusqu’au golfe du Bengale. Depuis le règne d’Aurengzeb, cet empire s’est dissous ; un brigand de la Perse a pillé le trésor de Delhi, et une compagnie de marchands chrétiens d’une île de l’Océan septentrional possède aujourd’hui le plus riche de leurs royaumes.

Guerres civiles des fils de Bajazet. A. D. 1403-1421.

Il n’en fut pas ainsi de l’empire ottoman ; tel qu’un arbre vigoureux courbé par la tempête, il releva dès que l’orage fut passé, et reprit une vigueur et une végétation nouvelles. En évacuant l’Anatolie, Timour avait laissé les cités vides de leurs palais, dépouillées de leurs trésors et privées de souverain ; les pâtres et les brigands tartares ou turcomans se répandirent dans les campagnes. Les émirs rentrèrent dans leurs districts, récemment usurpés par Bajazet. L’un d’eux exerça lâchement sa vengeance en démolissant son sépulcre ; et les discordes

  1. Shah-Allum, le présent mogol, est le quatorzième descendant de Timour par Miran-Shah, le troisième fils de ce conquérant. Voyez le deuxième volume de l’Histoire de l’Indoustan par Dow.