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léologue traita ses deux fils chacun selon leur mérite. Mais le pèlerinage de Rome n’avait reformé ni la foi ni les mœurs de l’indolent Paléologue, et son apostasie ou conversion, dépourvue d’effets comme de sincérité, fut promptement oubliée des Grecs et des Latins[1].

Voyages de Manuel en Occident.

Trente ans après le retour de Paléologue, le même motif fit entreprendre, mais avec plus d’étendue, le voyage de l’Occident à Manuel, son successeur. J’ai raconté, dans le chapitre précédent, son traité avec Bajazet, l’infraction du traité, le siége ou blocus de Constantinople, et le secours que les Français envoyèrent sous les ordres du vaillant Boucicault[2]. Manuel avait sollicité, par ses ambassadeurs, l’aide des princes latins ; mais on imagina que la présence d’un monarque infortuné arracherait des larmes et des secours aux Barbares les plus durs[3] ; et le maréchal, qui lui conseillait ce voyage, le précéda pour préparer sa réception. Les Turcs interceptaient la communication par terre ; mais la navigation de Venise était ouverte et sûre. On le reçut en Italie comme le premier, ou du moins comme le se-

  1. Son retour à Constantinople en 1370, et le couronnement de Manuel, 25 septembre 1373 (Ducange, Famil. Byzant., p. 241), laisse un intervalle pour la conspiration et le châtiment d’Andronic.
  2. Mém. de Boucicault, part. I, c. 35, 36.
  3. Chalcocondyles (l. II, c. 44-50) et Ducas (c. 14) parlent légèrement, et, à ce qu’il semble, avec répugnance de son voyage dans l’Occident.