Page:Gibbon - Histoire de la décadence et de la chute de l'Empire romain, traduction Guizot, tome 12.djvu/449

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curieuse et sincère de fausse union[1]. Le clergé obéit malgré lui aux ordres de l’empereur et du patriarche ; mais la soumission était son premier devoir, et la patience sa plus utile vertu : on trouve dans une liste choisie de vingt prélats, les métropolitains d’Héraclée, Cyzique, Nicée, Nicomédie, Éphèse et Trébisonde, et deux nouveaux évêques, Marc et Bessarion, élevés à cette dignité sur la confiance qu’inspiraient leur savoir et leur éloquence. On nomma quelques moines et quelques philosophes pour donner plus d’éclat à l’érudition et à la sainteté de l’Église grecque, et une troupe de chanteurs et de musiciens pour le service de la chapelle impériale. Les patriarches d’Alexandrie, d’Antioche et de Jérusalem envoyèrent des députés ou on leur en supposa ; le primat de Russie représentait une Église nationale, et les Grecs pouvaient le disputer aux

    la date à l’année 1444, quatre ans après le synode. Lorsque le grand ecclésiarque abdiqua son office (Sect. XII, p. 330-350), le temps et la retraite avaient calmé ses passions ; et Syropulus, quoique souvent partial, n’est jamais emporté.

  1. Vera historia unionis non veræ inter Græcos et Latinos (Hagæ Comitis, 1660, in-fol.) Robert Creyghton, chapelain de Charles II durant son exil, la publia le premier avec une traduction pompeuse et peu fidèle. Le titre polémique est sûrement de l’invention de l’éditeur, puisque le commencement de l’ouvrage manque. Pour le mérite de la narration et même du style, Syropulus peut être classé parmi les meilleurs écrivains de Byzance ; mais il est exclus des collections orthodoxes des conciles.