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vers l’époque où les Turcs asservirent Constantinople.

Empereurs de Rome, Français et Allemands. A. D. 800-1100.

Au commencement du douzième siècle[1], époque de la première croisade, les Latins respectaient Rome comme la métropole du monde, comme le trône du pape et de l’empereur, qui tiraient de la cité éternelle les titres, les hommages dont ils jouissaient, et le droit ou l’exercice de leur empire temporel. Après une si longue interruption dans son histoire, il ne sera pas inutile de répéter ici qu’une diète nationale choisissait au-delà du Rhin les successeurs de Charlemagne et des Othon ; mais que ces princes se contentaient du modeste titre de roi d’Allemagne et d’Italie, jusqu’au moment où ils avaient passé les Alpes et l’Apennin pour venir sur les bords du Tibre chercher la couronne impériale[2]. Ils recevaient à quelque distance de la ville les hommages du clergé et du peuple, qui allaient à leur rencontre avec des branches de palmier et des croix ; ces figures de loups et de lions, de dragons et d’aigles,

  1. Le lecteur est éloigné de Rome depuis si long-temps, que je lui conseille de se rappeler de relire le quarante-neuvième chapitre de cette histoire.
  2. Les auteurs qui décrivent le mieux le couronnement des empereurs d’Allemagne, surtout de ceux du onzième siècle, sont Muratori, qui suit les monumens originaux (Antiquit. ital. medii ævi., t. I, Dissert. 2, p. 99, etc.), et Cenni (Monument. domin. pontif., l. II, Dissert. 6. p. 261). Je ne connais le dernier que par les extraits étendus de Schmidt (Hist. des Allemands, t. III, p. 255-266).