Page:Gibbon - Histoire de la décadence et de la chute de l'Empire romain, traduction Guizot, tome 13.djvu/181

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pes et à venir recevoir de leurs mains la couronne impériale. « Nous supplions votre majesté, lui disaient-ils, ne pas dédaigner la soumission de vos enfans et de vos vassaux, de ne pas écouter les accusations de nos ennemis communs, qui peignent le sénat comme l’ennemi de votre trône, et qui sèment des germes de discorde pour recueillir des fruits de destruction. Le pape et le Sicilien ont formé une ligue impie ; ils veulent s’opposer à notre liberté et à votre couronnement. À l’aide du ciel, notre zèle et notre courage ont jusqu’ici repoussé leurs tentatives. Nous avons pris d’assaut les maisons et les forteresses des familles puissantes, et surtout des Frangipani, qui leur sont dévoués. Nous avons des troupes dans quelques-uns de ces édifices, et nous avons rasé les autres. Le pont Milvius, qu’ils avaient rompu et que nous avons réparé et fortifié, vous offre un passage ; votre armée peut entrer dans la ville sans être incommodée par le château Saint-Ange. Dans tout ce que nous avons fait et tout ce que nous projetons, nous n’avons songé qu’à votre gloire et à votre service, persuadés que bientôt vous viendrez vous-même venger les droits envahis par le clergé, faire revivre la dignité de l’empire, et surpasser la réputation et la gloire de vos prédécesseurs. Puissiez-vous fixer votre résidence dans Rome, la capitale du monde, donner des lois à l’Italie et au royaume teutonique, et imiter Constantin et Justinien[1], qui,

  1. Nous désirons, disaient les Romains ignorans, re-