Page:Gibbon - Histoire de la décadence et de la chute de l'Empire romain, traduction Guizot, tome 13.djvu/239

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

ne rempliraient pas le devoir annuel de la confession et de la communion, et s’appliqua rigoureusement à maintenir le bien-être spirituel et temporel de son peuple fidèle[1].

Liberté et prospérité de la république de Rome.

Jamais peut-être le pouvoir du caractère d’un seul homme ne s’est montré avec autant d’énergie que dans la révolution soudaine, quoique passagère, opérée par le tribun Rienzi. Il soumit un repaire de bandits à la discipline d’une armée ou d’un couvent ; il écoutait avec patience ; il rendait une prompte justice ; Il était inexorable dans ses châtimens ; le pauvre et l’étranger l’abordaient sans peine, et ni la naissance, ni la dignité, ni les immunités de l’Église, ne pouvaient sauver le coupable ou ses complices. Il abolit dans Rome les maisons privilégiées et tous ces asiles qui arrêtaient les officiers de la justice, et il employa aux fortifications du Capitole le fer et le bois de leurs barricades. Le vieux père des Colonne qui avait reçu un criminel dans son palais, subit la double honte d’avoir voulu le sauver et de ne s’en pas trouver le pouvoir. On avait volé près de Capranica une mule et une jarre d’huile ; le seigneur du canton, qui était de la famille des Ursins, fut condamné à payer la valeur de la mule et de l’huile, et de plus à une amende de cinq cents florins pour avoir mal gardé la route : la personne des barons

  1. Hocsemius, p. 398, ap. du Cerceau, Hist. de Rienzi, p. 194. Les quinze lois que publia ce tribun se trouvent dans l’historien que, pour avoir plus tôt fait, je nommerai Fortifiocca, l. II, c. 4.