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cles[1] ; il y fit mettre son image et son nom, et commence la suite des médailles des papes. Eugène IV, son successeur immédiat, est le dernier pontife qui se soit vu chassé de Rome par une émeute[2] ; et Nicolas V, successeur d’Eugène IV, est le dernier qui ait été importuné de la présence d’un empereur romain[3]. [Dernière révolte de Rome. A. D. 1434, mai 29, oct. 26.]1o. La querelle d’Eugène avec les Pères du concile de Bâle, et le poids ou la crainte d’une nouvelle excise, encouragèrent et excitèrent les Romains à envahir le gouvernement temporel de la ville. Ils prirent les armes, élurent sept gouverneurs de la république et un connétable du Capitole ; ils emprisonnèrent le neveu

  1. Voyez la vingt-septième Dissertation des Antiquités de Muratori, et la première Instruction de la Science des Médailles du P. Joubert et du baron de La Bastie. L’Histoire Métallique du pape Martin V et de ses successeurs a été composée par deux moines, Moulinet, originaire de France, et Bananni, originaire d’Italie. Mais je crois que la première partie des suites a été rétablie d’après des médailles plus récentes.
  2. Outre les vies d’Eugène IV (Rer. ital., t. IX, p. 869, et t. XXV, p. 256), le Journal de Paul Pétroni et d’Étienne Infessura, sont les autorités les plus sûres et les plus originales touchant la révolte des Romains contre Eugène IV ; le premier, qui vivait alors et qui se trouvait à Rome, parlait le langage d’un citoyen qui redoute également la tyrannie des prêtres et celle du peuple.
  3. Lenfant (Concile de Bâle, t. II, p. 276-288) décrit le couronnement de Frédéric III, d’après Æneas Sylvius, témoin et acteur de cette brillante cérémonie.