Page:Gibbon - Histoire de la décadence et de la chute de l'Empire romain, traduction Guizot, tome 13.djvu/88

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les Ottomans formèrent leur principale attaque. Constantin, après avoir réglé le service et le commandement des postes les plus périlleux, entreprit de défendre le mur extérieur. Les premiers jours du siége, les soldats descendirent dans le fossé, ou firent une sortie en pleine campagne ; mais ils s’aperçurent bientôt qu’en proportion de leurs nombres respectifs, un chrétien valait plus de vingt Turcs, et après ces premières preuves de courage ils se bornèrent prudemment à lancer des armes de trait du haut du rempart ; cette prudence ne peut être accusée de lâcheté ; la nation, il est vrai, était pusillanime et vile ; mais le dernier des Constantin mérite le nom de héros ; sa noble troupe de volontaires respirait l’esprit des premiers Romains, et les auxiliaires étrangers soutenaient l’honneur de la chevalerie de l’Occident. Du milieu de la fumée, du bruit et du feu de leur mousqueterie et de leurs canons, des grêles de javelines et de traits tombaient sans cesse sur l’ennemi. Chacune de leurs petites armes vomissait en même temps cinq ou même dix balles de plomb de la grosseur d’une noix ; et selon l’épaisseur des rangs serrés, ou la force de la poudre, chaque coup pouvait traverser l’armure et le corps de plusieurs guerriers ; mais les Turcs approchèrent bientôt à couvert dans des tranchées ou derrière des

    quels sont de cinq cent quarante-sept toises de France, et de cent quatre, deux cinquièmes, au degré : les six milles de Phranza n’excèdent pas quatre milles d’Angleterre, selon d’Anville (Mesures itinéraires, p. 61-123, etc.).