à designer toute la multitude. Ces peuples féroces, effaçant et renouvelant sans cesse les distinctions qui servaient à les séparer, étaient perpétuellement confondus ensemble par les sujets consternés de l’Empire romain[1].
Leur nombre.
Les guerres et l’administration des affaires publiques sont les principaux sujets de l’histoire ; mais le nombre des personnages qui remplissent la scène varie selon les différentes conditions du genre humain. Dans les grandes monarchies, des millions d’hommes, condamnés à l’obscurité, se livrent en paix à des occupations utiles. L’écrivain et le lecteur n’ont alors devant les yeux qu’une cour, une capitale, une armée régulière, et les pays qui peuvent être le théâtre de la guerre ; mais, au sein des discordes civiles, chez un peuple libre et barbare, ou dans de petites républiques[2], les situations deviennent bien plus intéressantes : presque tous les membres de la société sont en action, et méritent par conséquent d’être connus. Les divisions irrégulières des Germains, leur agitation perpétuelle,
- ↑ Voyez une excellente dissertation sur l’origine et sur les migrations des peuples dans les Mémoires de l’Académie des inscriptions, tom. XVIII, p. 48-71. Il est bien rare que l’antiquaire et le philosophe se trouvent si heureusement réunis.
- ↑ Croirions-nous qu’Athènes ne contenait que vingt-un mille citoyens, et Sparte trente-neuf mille seulement ? Voy. Hume et Wallace, sur la population des temps anciens et modernes.