Page:Gibbon - Histoire de la décadence et de la chute de l'Empire romain, traduction Guizot, tome 2.djvu/134

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satisfait des louanges des sénateurs. Il existe encore des médailles où il est représenté avec le nom et les attributs d’Hercule victorieux, et de Mars vengeur[1].

Valérien venge la mort de Gallus, et est proclamé empereur.

Si le nouveau monarque possédait les talens nécessaires pour remplir ses magnifiques promesses, il n’en eut pas du moins le temps ; moins de quatre mois s’écoulèrent entre son élévation et sa chute[2]. Il avait vaincu Gallus et succomba sous un compétiteur plus formidable que Gallus. Cet infortuné prince avait chargé Valérien, déjà revêtu du titre honorable de censeur, d’amener à son secours les légions de la Gaule et de la Germanie[3]. Valérien exécuta cette commission avec zèle et avec fidélité ; arrivé trop tard pour sauver son souverain, il résolut de le venger. La sainteté de son caractère et plus encore la supériorité de son armée, imprimèrent du respect aux troupes d’Émilien, qui restaient toujours campées dans les plaines de Spolète. [A. D. 253. Août.]Ces soldats indisciplinés n’avaient jamais été dirigés par aucun principe ; devenus alors incapables d’attachement personnel, ils ne balancèrent pas à tremper leurs mains dans le sang d’un prince qui venait d’être l’objet de leur choix. Ils commirent seuls le crime[4] ; Valérien en

  1. Banduri numismata, p. 94.
  2. Eutrope, l. IX, c. 6, dit tertio mense. Eusèbe ne parle pas de cet empereur.
  3. Zosime, l. I, p. 28. Eutrope et Victor placent l’armée de Valérien dans la Rhétie.
  4. Aurel.-Victor dit qu’Émilien mourut de maladie ;