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CHAPITRE XI.

Règne de Claude. Défaite des Goths. Victoires, triomphes et mort d’Aurélien.

Sous les règnes déplorables de Valérien et de Gallien, l’empire avait été opprimé et presque détruit par les tyrans, les soldats et les Barbares. Il fut sauvé par une suite de princes, qui tiraient leur obscure origine des provinces martiales de l’Illyrie. Durant un espace de trente ans environ, Claude, Aurélien, Probus, Dioclétien et ses collègues triomphèrent des ennemis étrangers et domestiques de l’état, rétablirent, avec la discipline, la force des frontières, et méritèrent le titre glorieux de restaurateurs de l’univers romain.

Auréole envahit l’Italie, est vaincu et assiégé dans Milan.

Un tyran efféminé fit place à une succession de héros. Le peuple indigné contre Gallien lui imputait tous ses malheurs ; et réellement ils tiraient, pour la plupart, leur source des mœurs dissolues et de l’administration indolente de ce prince. Il n’avait pas même ces sentimens d’honneur qui suppléent si souvent au manque de vertu publique, et tant que la possession de l’Italie ne lui fut pas disputée, une victoire remportée par les Barbares, la perte d’une province, ou la rebellion d’un général, troubla rarement le cours paisible de sa vie voluptueuse. [A. D. 268.]Enfin une armée considérable, campée sur le Haut-Danube, donna la pourpre impériale à son chef