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CHAPITRE XIII.

Règne de Dioclétien et de ses trois associés, Maximien, Galère et Constance. Rétablissement général de l’ordre et de la tranquillité. Guerre de Perse. Victoire et triomphe des empereurs romains. Nouvelle forme d’administration. Abdication de Dioclétien et de Maximien.

Élévation et caractère de Dioclétien. A. D. 285.

Autant le règne de Dioclétien fut plus illustre que celui de ses prédécesseurs, autant sa naissance était plus basse et plus obscure. Les droits puissans du mérite et de la violence avaient souvent renversé les prérogatives idéales de la noblesse ; mais il existait toujours une ligne de séparation entre les hommes libres et ceux qui vivaient dans la servitude. Les parens du prince qui succéda aux fils de Carus, avaient été esclaves dans la maison d’Anulinus, sénateur romain. Le nom qui servait à distinguer Dioclétien, lui venait d’une petite ville de Dalmatie, d’où sa mère tirait son origine[1]. Il paraît cependant que

  1. Eutrope, IX, 19 ; Victor, in Epit. La ville paraît avoir été nommée Doclia, d’une petite tribu d’Illyriens. Voyez Cellarius, Géogr. anc., t. I, p. 393. Le premier nom de l’heureux esclave fut probablement Doclès ; il l’allongea ensuite pour lui donner un son convenable à l’harmonie grecque, et il s’appela Dioclès ; enfin il en fit Diocletianus (Dioclétien), qui répondait mieux à la majesté romaine. Il prit le nom patricien de Valerius, et c’est ainsi qu’Aurelius-Victor a coutume de le désigner.