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des forces navales ne défendrait pas toujours leur patrie d’une invasion étrangère. À peine Asclépiodate fut-il débarqué, qu’il brûla ses vaisseaux ; et comme la fortune seconda son expédition, cette action héroïque fut universellement admirée. L’usurpateur attendait aux environs de Londres l’attaque formidable de Constance, qui commandait en personne la flotte de Boulogne. Mais la descente d’un nouvel ennemi demandait la présence d’Allectus dans la partie occidentale de l’île. Sa marche fut si précipitée, qu’il parut devant le préfet avec un petit nombre de troupes harassées et découragées. Le combat fut bientôt terminé par la défaite totale et par la mort d’Allectus. Une seule bataille, comme il est souvent arrivé, décida du sort de cette île importante. Lorsque Constance débarqua sur la côte de Kent, il la trouva couverte de sujets soumis. Le rivage retentissait des acclamations unanimes des habitans. Les vertus du vainqueur nous portent à croire que leur joie fut sincère : ils se félicitaient d’une révolution qui, après dix ans, réunissait la Bretagne à la monarchie romaine[1].

Défense des frontières.

L’île n’avait plus à redouter que des ennemis domestiques. Tant que les gouverneurs restaient fidèles et les troupes disciplinées, les incursions des sauvages à demi nus de l’Écosse et de l’Irlande, ne pouvaient inquiéter la sûreté de la province. La paix

  1. Au sujet de la soumission de la Bretagne, Aurelius-Victor et Eutrope nous fournissent quelques lumières.