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de l’Afrique[1]. Selon les formes de la constitution, Sévère reconnut la suprématie de l’empereur d’Occident ; mais il demeura entièrement dévoué aux ordres de son bienfaiteur Galère, qui, se réservant les provinces situées entre les confins de l’Italie et ceux de la Syrie, établit solidement son autorité sur les trois quarts de l’empire. Persuadé que la mort de Constance le rendrait bientôt seul maître de l’univers romain, Galère avait déjà, dit-on, réglé dans son esprit l’ordre d’une longue succession de princes ; et il comptait après avoir accompli vingt années d’un règne glorieux, passer tranquillement le reste de ses jours dans la retraite[2].

Ambition de Galère trompée par deux révolutions.

Mais en moins de dix-huit mois deux révolutions inattendues détruisirent ses vastes projets. L’espoir qu’avait Galère de réunir à ses domaines les provinces occidentales, fut renversé par l’élévation de Constantin, et bientôt la révolte et les succès de Maxence lui enlevèrent l’Italie et l’Afrique.

Naissance, éducation et fuite de Constantin. A. D. 274.

I. La réputation de Constantin a rendu intéressantes aux yeux de la postérité les plus petites particularités de sa vie et de ses actions. Le lieu de sa naissance, et la condition de sa mère Hélène sont devenus un sujet de dispute, non-seulement parmi les savans, mais encore parmi les nations. Malgré la

  1. Son exactitude et sa fidélité sont reconnues, même par Lactance, De mort. persec., c. 18.
  2. Au reste, ces projets ne sont appuyés que sur l’autorité très-suspecte de Lactance, De mort. persec., c. 20.