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ait pris tant de soin pour augmenter le nombre des personnes comprises dans une classe si utile[1]. Après la défaite de Maxence, le victorieux empereur ne resta que deux ou trois mois à Rome. Il retourna deux fois dans cette capitale pendant le reste de sa vie, pour célébrer les fêtes solennelles de la dixième et de la vingtième année de son règne. Constantin, presque toujours en action, s’occupait à exercer ses soldats et à examiner l’état des provinces. Il résida tour à tour, et selon les occasions, à Trèves, à Milan, à Aquilée, à Sirmium, à Naissus et à Thessalonique, jusqu’à ce qu’il eût bâti une nouvelle Rome sur les confins de l’Europe et de l’Asie[2].

Son alliance avec Licinius. A. D. 313. Mars.

Avant de marcher en Italie il s’était assuré de l’amitié ou du moins de neutralité de Licinius, souverain des provinces illyriennes. Constantin avait promis à ce prince sa sœur Constantia ; mais la célébration du mariage avait été différée jusqu’à ce que la guerre eût été terminée. L’entrevue des deux em-

  1. « Ex omnibus provinciis optimates viros curiæ tuæ pigneraveris ; ut senatûs dignitas… ex totius orbis flore consisteret. » Nazarius (Panegyr. vet., X, 35). Le mot pigneraveris pourrait presque paraître avoir été malignement choisi. Au sujet de l’impôt sur les sénateurs, voyez Zosime (l. II, p. 115), le second titre du sixième livre du Code Théodosien, avec le commentaire de Geoffroy, et les Mémoires de l’Académie des inscriptions, tom. XXVIII, p. 726.
  2. Le Code Théodosien commence maintenant à nous faire connaître les voyages des empereurs ; mais les dates des lieux et des temps ont été souvent altérées par la négligence des copistes.