Page:Gibbon - Histoire de la décadence et de la chute de l'Empire romain, traduction Guizot, tome 2.djvu/457

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

Rivalité entre Constantin et Licinius. A. D. 314.

L’univers romain se trouvait alors partagé entre Constantin et Licinius ; le premier gouvernait l’Occident, l’autre donnait des lois aux provinces Orientales. On devait peut-être espérer que les vainqueurs, fatigués des guerres civiles et liés entre eux par des traités et par l’alliance de leurs familles, renonceraient à tout projet d’ambition, ou du moins qu’ils en suspendraient l’exécution ; cependant douze mois s’étaient à peine écoulés depuis la mort de Maximin, que les princes victorieux tournèrent leurs armes l’un contre l’autre. Le génie, les succès, l’esprit entreprenant de Constantin semblent le désigner comme le premier auteur de la rupture ; mais le caractère perfide de Licinius justifie les soupçons les moins favorables. À la faible lueur que l’histoire jette sur cet événement[1], on aperçoit une conspiration tramée par ses artifices contre l’autorité de son collègue. Constantin venait de donner sa sœur Anastasie en mariage à Bassianus, homme d’une grande fortune et d’une naissance illustre, et il avait élevé son beau-frère au rang de César. Selon le système de gouvernement institué par Dioclétien, l’Italie et peut-être

    morte persec., c. 51). Il rapporte les malheurs de la femme et de la fille de Dioclétien, si injustement maltraitées, avec un mélange bien naturel de pitié et de satisfaction.

  1. Le lecteur qui aura la curiosité de consulter le fragment de Valois, p. 713, m’accusera peut-être d’en avoir donné une paraphrase hardie et trop libre ; mais en l’examinant avec attention, il reconnaîtra que mon interprétation est à la fois probable et conséquente.