Page:Gibbon - Histoire de la décadence et de la chute de l'Empire romain, traduction Guizot, tome 2.djvu/47

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potisme, un sentiment profond de courage personnel et d’honneur national. Dès qu’ils avaient atteint l’âge de sept ans, on leur enseignait à fuir le mensonge, à tirer de l’arc et à monter à cheval : ils excellaient surtout dans ces deux derniers arts[1]. Les jeunes gens les plus distingués étaient élevés sous les yeux du monarque ; ils apprenaient leurs exercices dans l’enceinte du palais. On les accoutumait de bonne heure à la sobriété et à l’obéissance, et leurs corps, endurcis par des chasses longues et pénibles, devenaient ensuite capables de supporter les plus grandes fatigues. Dans chaque province, le satrape avait à sa cour une école semblable. Les seigneurs persans étaient tenus au service militaire, en conséquence des terres et des maisons que la bonté du roi leur accordait, tant est naturelle l’idée du gouvernement féodal. Au premier signal, ils montaient à cheval et volaient aux armes, suivis d’une troupe brillante et remplie d’ardeur, qui se joignait au corps nombreux des gardes, choisis avec soin parmi les esclaves les plus robustes, et les aventuriers les plus braves de l’Asie. Ces cavaliers, également redoutables par l’impétuosité du choc et par la rapidité des mouvemens, menaçaient sans cesse l’Empire romain ; et les habitans des provinces orientales voyaient tous les jours

  1. Les Perses sont encore les cavaliers les plus habiles, et leurs chevaux les plus renommés de l’Orient.