Page:Gibbon - Histoire de la décadence et de la chute de l'Empire romain, traduction Guizot, tome 2.djvu/53

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midi, les provinces illyriennes de l’empire en étaient séparées par le Danube. Depuis ce fleuve, une chaîne de montagnes, connues sous le nom de

    nations d’origine gauloise ; les Suèves l’occupèrent dans la suite.
    1o. Les Slaves, appelés depuis Vandales (Wenden), étaient, selon quelques savans, aborigènes de la Germanie, et, selon d’autres, ne s’y sont introduits que plus tard, en s’emparant d’abord de la partie occidentale, abandonnée par les Vandales proprement dits, dont ils prirent aussi le nom. « Ces derniers appartenaient, dit Adelung, à la race des Suèves ; Pline, Tacite et Dion-Cassius les nomment. Ils conquirent la Dacie sur les Goths ; mais, chassés à leur tour, ils errèrent dans la Pannonie, dans les Gaules, en Espagne, et vinrent enfin trouver leur tombeau en Afrique, un peu avant l’an 534 de Jésus-Christ. Adelungs ælteste Geschichte der Deutschen, ihrer sprache bis zur Vœlkerwanderung.
    Schlœzer, au contraire, dans son Histoire universelle du Nord, y fait considérer les Slaves comme originaires de la Germanie orientale, quoique inconnus aux Romains ; il les divise en Slaves méridionaux, qui occupaient les pays que nous nommons aujourd’hui la Carniole et la Carinthie, la Styrie et le Frioul ; et en Slaves septentrionaux qui occupaient le Mecklenbourg, la Poméranie, le Brandebourg, la Haute-Saxe et la Lusace. Leur langue, l’esclavon, est la tige d’où sont sortis le russe, le polonais, le bohémien, les dialectes de la Lusace, de quelques parties du duché de Lunebourg, de la Carniole, de la Carinthie et de la Styrie, etc., ceux de la Croatie, de la Bosnie et de la Bulgarie. (Voyez Schlœz., Histoire universelle du Nord, p. 323-335.)
    Gatterer, dans son Essai d’une Histoire universelle, a mieux traité cette question, et son opinion me paraît prou-