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Calédonie[1] et parmi celles qui demeuraient sur les bords du Rhin, du Danube et de l’Euphrate[2]. Au-delà du dernier de ces fleuves, Édesse se distingua dès les premiers temps, par un ferme attachement à la foi[3]. Les principes du christianisme passèrent aisément d’Édesse dans les villes grecques et syriennes, qui obéissaient aux successeurs d’Artaxercès ; mais il paraît qu’ils ne firent jamais une impression profonde sur l’esprit des Perses, dont le système religieux, ouvrage d’un ordre de prêtres bien disciplinés, avait été construit avec beaucoup plus d’art et de solidité que la Mythologie incertaine de la Grèce et de Rome.[4]

  1. Selon Tertullien, la foi chrétienne avait pénétré dans des parties de la Bretagne inaccessibles aux armes romaines. Environ un siècle après, Ossian, fils de Fingal, disputa, dit-on, dans un âge très-avancé, avec un des missionnaires étrangers ; et la dispute existe encore en vers et en langue erse. Voyez la dissertat. de M. Macpherson sur l’antiquité des poésies d’Ossian, p. 10.
  2. Les Goths, qui ravagèrent l’Asie sous le règne de Gallien, emmenèrent avec eux un grand nombre de captifs, dont quelques-uns étaient chrétiens, et devinrent des missionnaires. Voy. Tillemont, Mém. ecclésiast., tom. IV, p. 44.
  3. La légende d’Abgare, toute fabuleuse qu’elle est, prouve, d’une manière décisive, que la plus grande partie des habitans d’Édesse avaient embrassé la religion chrétienne plusieurs années avant qu’Eusèbe écrivît son histoire. Au contraire, leurs rivaux, les citoyens de Carrhes, restèrent attachés à la cause du paganisme jusque dans le sixième siècle.
  4. Selon Bardesanes (ap. Euseb. præpar. Évangel.), il y