Page:Gibbon - Histoire de la décadence et de la chute de l'Empire romain, traduction Guizot, tome 3.djvu/267

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

Autres édits.

Quelques légers troubles qui s’élevèrent en Syrie et sur les frontières d’Arménie, et qui furent étouffés presque aussitôt qu’excités, donnèrent de nouvelles armes aux ennemis de l’Église. Ils profitèrent d’un prétexte si plausible, pour insinuer que ces dissensions avaient été fomentées en secret par les intrigues des évêques, qui avaient déjà oublié leurs protestations fastueuses d’obéissance passive et illimitée[1]. Le ressentiment ou la crainte transporta enfin Dioclétien au-delà des bornes de la modération qu’il s’était toujours prescrite[2] ; et il déclara, dans

    du conventicule, qui fut brûlé, dit-il, avec tous les assistans. Eusèbe (VIII, II) étend cette calamité à toute la ville ; et il parle d’une opération qui ressemble beaucoup à un siége régulier. Son ancien traducteur latin, Rufin, ajoute la circonstance importante que l’on avait permis aux habitans de se retirer. Comme la Phrygie touchait aux confins de l’Isaurie, il est possible que le caractère remuant des Barbares indépendans qui habitaient cette dernière province, ait contribué à leur attirer ce malheur.

  1. Eusèbe, l. VIII, c. 6. M. de Valois pense, non sans quelque probabilité, avoir trouvé des traces de la rebellion de Syrie dans un discours de Libanius ; et il croit que ce fut une entreprise téméraire du tribun Eugène, qui, avec cinq cents hommes seulement s’était emparé d’Antioche, et qui pouvait espérer d’attirer les chrétiens dans son parti, par la promesse d’une tolérance religieuse. D’après Eusèbe (l. IX, c. 8), et d’après Moïse de Chorène (Hist. d’Arménie, l. II, c. 77, etc.), on peut conclure que le christianisme était déjà introduit en Arménie.
  2. Il en était déjà sorti par son premier édit. Il ne paraît pas que le ressentiment ou la crainte ait eu part à ses nou-