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Description de Constantinople.

Si nous considérons Byzance dans toute l’étendue qu’elle acquit avec l’auguste nom de Constantinople, nous pouvons nous la représenter comme un triangle inégal. L’angle obtus qui s’avance vers l’orient et vers les rives de l’Asie, est battu par les vagues du Bosphore de Thrace. Le nord de la ville est borné par le port, et le sud est baigné par la Propontide ou la mer de Marmara. La base du triangle regarde l’occident, et termine le continent de l’Europe. Mais il est nécessaire d’entrer ici dans une description plus détaillée, pour faire comprendre la structure géographique et la situation respective des mers et des terres qui forment ce port incomparable.

Le Bosphore.

Le canal tortueux à travers lequel les eaux du Pont-Euxin s’écoulent avec une constante rapidité vers la mer Méditerranée, reçut le nom de Bosphore, aussi célèbre dans l’histoire que dans les fables de l’antiquité[1]. Une foule de temples et d’autels ex-

    tienne. Ses compagnons avaient été tirés d’Argos et de Mégare, Byzance fut ensuite rebâtie et fortifiée par le général lacédémonien Pausanias. (Voyez Scaliger, Animadvers. ad Euseb., p. 81 ; Ducange, Constantinopolis, l. I, part. I, c. 15, 16.) Quant aux guerres des Byzantins contre Philippe, les Gaulois et les rois de Bithynie, on ne peut accorder de confiance qu’aux anciens écrivains qui vécurent avant que la grandeur de la ville impériale eût éveillé l’esprit de fiction et de flatterie.

  1. Le Bosphore a été décrit fort en détail par Denys de Byzance, qui vécut au temps de Domitien (Hudson, Géo. min., t. III.), et par Gylles ou Gyllius, voyageur français