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Italiens[1], et décora la nouvelle ville du nom de colonie et de fille aînée et bien aimée de l’ancienne Rome. La vénérable métropole conserva la suprématie légale et reconnue, due à son âge, à son rang et au souvenir de son ancienne grandeur[2].

Comme Constantin pressait les constructions avec l’impatience d’un amant, les murs, les portiques et les principaux édifices furent achevés en peu d’an-

    Rome étaient appelés clarissimi. Voyez une Note très-curieuse de Valois sur Ammien-Marcellin, XXII, 9. Il paraît, d’après la onzième lettre de Julien, que l’emploi de sénateur était regardé comme un fardeau plutôt que comme un honneur ; mais l’abbé de la Bléterie (Vie de Jovien, t. II, p. 371) a fait voir que cette épître ne peut avoir rapport à Constantinople. Au lieu du célèbre nom de Βυζαντιοις ne peut-on pas lire avec plus de probabilité le nom obscur Βισανθηνοις ? Bisanthe ou Rhœdestus, aujourd’hui Rhodosto, était une petite ville maritime de la Thrace. Voyez Étienne de Byzance, De urbibus, page 225 ; et Cellarius, Geog., t. I, p. 849.

  1. Cod. Theod., l. XIV, 13. Le commentaire de Godefroy (t. I, p. 220) est long, mais confus, et il n’est pas aisé de dire ce que pouvait être le jus italicum, après qu’on eut donné à tout l’empire le droit de cité.
  2. Julien (orat. 1, p. 8) dit que Constantinople était aussi supérieure à toutes les autres villes qu’elle était inférieure à Rome. Son savant commentateur (Spanheim, p. 75 et 76) justifie ces expressions par divers rapprochemens d’exemples contemporains. Zosime, ainsi que Socrate et Sozomène, vécurent après que la division de l’empire entre les deux fils de Théodose eut établi une parfaite égalité entre l’ancienne et la nouvelle capitale.