Page:Gibbon - Histoire de la décadence et de la chute de l'Empire romain, traduction Guizot, tome 3.djvu/362

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ses ordres immédiats, il commandait également, à la guerre, tous les corps, soit à pied, soit à cheval, qui composaient son armée[1]. Le nombre de ces maîtres fut bientôt doublé par la séparation de l’Orient et de l’Occident ; et comme des généraux séparés, égaux de titre et de rang, furent chargés de la garde des quatre importantes frontières du Rhin, du Haut et du Bas-Danube, et de l’Euphrate, la défense de l’Empire romain fut à la fin confiée à huit maîtres généraux, soit de cavalerie, soit d’infanterie. Ils eurent sous leurs ordres trente-cinq commandans militaires stationnés dans les provinces ; trois dans la Grande-Bretagne, six dans les Gaules, un en Espagne, un en Italie, cinq sur le Haut, et quatre sur le Bas-Danube, huit en Asie, trois en Égypte, et quatre en Afrique. Les titres de comtes et de ducs[2], qui leur étaient particuliers, ont, dans nos langues modernes, un sens si différent, qu’on peut être étonné ici de leur emploi. Au reste, on doit se rappeler que la seconde de ces dénominations n’est qu’une corruption du nom latin que l’on donnait indistincte-

  1. Zosime, l. II, p. 110. Avant la fin du règne de Constance, les Magistri militum étaient déjà au nombre de quatre. Voyez Valois, ad Ammian., l. XVI, c. 7.
  2. Quoique l’histoire et les codes parlent souvent des comtes et des ducs militaires, on doit recourir à la Notitia, si on veut avoir une connaissance exacte de leur nombre et de leurs départemens. Quant à l’institution, au rang, aux priviléges des comtes en général, voyez Cod. Theod., l. VI, tit. 12-20, avec les Commentaires de Godefroy.