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Page:Gibbon - Histoire de la décadence et de la chute de l'Empire romain, traduction Guizot, tome 3.djvu/414

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nières années de Constantin, donnera au lecteur judicieux l’idée d’un prince qui sacrifiait sans peine à ses passions ou à ses intérêts les lois de la justice et les mouvemens de la nature.

La fortune qui avait accompagné Constantin dans ses expéditions guerrières, le suivit dans le sein de sa famille et des jouissances de sa vie domestique. Ceux de ses prédécesseurs qui avaient eu le règne le plus long et le plus prospère, Auguste, Trajan et Dioclétien, n’avaient point laissé de postérité, et la fréquence des révolutions n’avait permis à aucune des familles impériales de s’étendre et de multiplier à l’ombre du diadème. Mais la race royale de Flavien, anoblie par Claude-le-Gothique, se perpétua pendant plusieurs générations, et Constantin lui-même tirait d’un père empereur son droit aux honneurs héréditaires qu’il transmit à ses enfans. Il avait été marié deux fois : Minervina, l’objet obscur mais légitime de son attachement pendant sa jeunesse[1], ne lui avait laissé qu’un fils, qui fut nommé Crispus. Il eut de Fausta, fille de Maximien, trois filles et trois fils, connus sous les noms analogues de Constantin, Constance et Constans. Les frères sans ambition du grand Constantin, Julius-Constantius, Dalmatius et

  1. Zosime et Zonare nous montrent dans Minervina la concubine de Constantin ; mais Ducange combat vaillamment et avec succès pour l’honneur de Minervina, en citant un passage décisif de l’un des panégyriques : Ab ipso fine pueritiæ, te matrimonii legibus dedisti.