Page:Gibbon - Histoire de la décadence et de la chute de l'Empire romain, traduction Guizot, tome 3.djvu/453

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opérations militaires plus sérieuses furent conduites avec une égale vigueur, et les armées persane et romaine se disputèrent le terrain dans neuf journées sanglantes[1], où Constance commanda deux fois en personne. Ces actions furent presque toujours fatales aux Romains ; [Bataille de Singara, A. D. 348.]mais à la bataille de Singara, leur imprudente valeur fut sur le point de remporter une victoire complète et décisive. Les troupes qui occupaient Singara s’étaient retirées à l’approche de Sapor. Ce monarque passa le Tigre sur trois ponts, et campa près du village de Hilleh dans une position avantageuse. Ses nombreux pionniers l’environnè-

    vie errante de ces voleurs arabes, qu’on trouvait des confins de l’Arabie aux cataractes du Nil. Les aventures de Malchus, racontées par saint Jérôme d’une manière si agréable, font croire que ces voleurs infestaient le grand chemin entre Bérée et Édesse. Voyez saint Jérôme, t. I, p. 256.

  1. Eutrope (x, 10) nous donne une idée générale de la guerre : A Persis enim multa et gravia perpessus, sæpe captis oppidis, obsessis urbibus, cæsis exercitibus, nullumque ei contra Saporem prosperum prælium fuit, nisi quod apud Singaram, etc. Ce récit sincère se trouve confirmé par quelques mots d’Ammien, de Rufus et de saint Jérôme. Les deux premiers discours de Julien et le troisième de Libanius présentent un tableau plus flatteur ; mais la rétractation de ces deux orateurs, après la mort de Constance, avilit leur caractère et celui de l’empereur, en même temps qu’elle rétablit la vérité. Spanheim a été prodigue d’érudition dans son Commentaire sur le premier discours de Julien. Voyez aussi les observations judicieuses de Tillemont, Hist. des emper., t. IV, p. 656.