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nua le siége avec une obstination qui ne put céder qu’à la nécessité de défendre les provinces orientales de la Perse contre la formidable invasion des Massagètes[1]. Alarmé de cette nouvelle, il abandonna le siége précipitamment, et courut avec rapidité des bords du Tigre à ceux de l’Oxus. Les embarras et le danger d’une guerre contre les Scythes, l’engagèrent bientôt à conclure ou du moins à observer une trêve avec l’empereur. Elle fut également agréable à l’un et à l’autre de ces monarques. Constance, après la mort de ses deux frères, se trouva sérieusement occupé des révolutions de l’Occident et d’une guerre civile qui demandait et semblait surpasser les plus vigoureux efforts de toutes ses forces réunies.

Guerre civile, et mort de Constantin. A. D. 340. Mars.

Trois ans s’étaient à peine écoulés depuis le partage de l’empire, et déjà les fils de Constantin semblaient impatiens de montrer au monde qu’ils étaient incapables de suffire à leur ambition. L’aîné de ces princes se plaignit qu’il n’avait pas assez profité du meurtre de ses cousins, et qu’on avait fait de leurs dépouilles une répartition inégale ; il ne réclamait rien de Constance, qui avait à ses yeux le mérite du crime ; mais il exigeait de Constans la cession des provinces de l’Afrique, comme

  1. C’est Zonare (t. II, l. XIII, p. 11) qui raconte cette invasion des Massagètes, bien d’accord avec la série générale des événemens que l’histoire interrompue d’Ammien fait entrevoir d’une manière obscure.