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ans. Lorsque Constantin embrassa la foi des chrétiens, il sembla contracter une alliance perpétuelle avec une société indépendante, et les priviléges accordés ou confirmés par cet empereur et par ses successeurs, furent acceptés, non pas comme des grâces précaires de la cour, mais comme les droits justes et inaliénables de l’ordre ecclésiastique.

État des évêques sous les empereurs chrétiens.

L’Église catholique était gouvernée par la juridiction spirituelle et légale de dix-huit cents évêques[1], dont mille étaient répandus dans les provinces grecques, et huit cents dans les provinces latines de l’empire. L’étendue et les bornes de leurs différens diocèses dépendirent d’abord du succès des missionnaires, et variaient relativement à ces succès, au zèle des peuples et à la propagation de l’Évangile. Les églises épiscopales étaient placées très-proches les unes des autres sur les rives du Nil, sur les côtes de l’Afrique, dans le proconsulat de l’Asie, et dans toutes les provinces orientales de l’Italie. Les évêques de la Gaule et de l’Espagne, de la Thrace et du Pont, gouvernaient un vaste territoire, et envoyaient leurs suffragans dans les campagnes, pour remplir

  1. Aucun catalogue original, aucun ancien écrivain ne fixent leur nombre, et les listes partielles des Églises de l’Orient sont relativement très-modernes. La patiente activité de Charles de Saint-Paul, de Lucas Holstenius et de Bingham, a laborieusement recherché tous les siéges épiscopaux de l’Église catholique qui comprenait presque tout l’Empire romain. Le IXe livre des Antiquités chrétiennes est une carte très-exacte de la Géographie ecclésiastique.