Page:Gibbon - Histoire de la décadence et de la chute de l'Empire romain, traduction Guizot, tome 4.djvu/169

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

tion dans l’église de Carthage, considérée, par son rang et par ses richesses, comme le second siége ecclésiastique de l’Occident. On avait nommé deux primats d’Afrique, Cécilien et Majorin. Depuis la mort du dernier, sa place était occupée par Donat, dont les talens supérieurs et les vertus apparentes étaient le plus ferme soutien de son parti. L’avantage que Cécilien aurait pu tirer de la priorité de son ordination, disparaissait par la précipitation illégale ou au moins inconvenante avec laquelle on l’avait élu, sans attendre l’arrivée des évêques de Numidie. L’autorité de ces évêques, qui, au nombre de soixante-dix, condamnèrent Cécilien et consacrèrent Majorin, se trouve aussi affaiblie par l’indigne réputation d’une partie de ces prélats, par des intrigues de femmes, des marchés sacrilèges, et par les procédés tumultueux qu’on reproche à ce concile de Numidie[1].

    partie d’un de ses volumes de l’histoire des donatistes (l. VI, part. I), et je lui suis redevable d’une ample collection de passages de saint Augustin relativement à ces hérétiques.

  1. Schisma igitur illo tempore confusæ mulieris iracundia peperit ; ambitus nutrivit ; avaritia roboravit. (Optat, l. I, c. 19.) Le langage de Purpurius est celui d’un frénétique furieux : Dicitur te necasse filios sororis tuæ duos. Purpurius respondit : Putas me terreri à te… Occidi, et occido eos qui contra me faciunt. (Acta concil. Cirtensis, ad calc. Optat., p. 274.) Lorsque Cécilien fut invité à une assemblée d’évêques, Purpurius dit à ses confrères, ou plutôt à ses complices. « Qu’il vienne ici recevoir l’imposition de nos mains, et pour punition, nous lui casserons la tête en guise de pénitence. » (Optat, l. I, c. 19.)