Page:Gibbon - Histoire de la décadence et de la chute de l'Empire romain, traduction Guizot, tome 4.djvu/211

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par un examen minutieux des dix-huit symboles ou confessions de foi différentes dont les auteurs ont presque tous désavoué le nom odieux de l’arianisme dans lequel ils avaient pris naissance. On peut prendre plaisir à tracer la forme et la végétation d’une plante bizarre ; mais une description fastidieuse de feuilles sans fleurs, de branches sans fruits, épuiserait bientôt la patience sans satisfaire la curiosité. Je citerai cependant une des questions qui s’éleva dans la controverse arienne, parce qu’elle produisit et servit à distinguer trois sectes qui n’étaient unies ensemble que par leur aversion commune pour l’homoousion du concile de Nicée. 1o. Leur demandait-on si le fils était semblable au père, les hérétiques qui suivaient les principes d’Arius et même les disciples de la philosophie, répondaient négativement sans hésiter, et faisaient une grande différence entre le Créateur et la plus parfaite de ses créatures. Ce raisonnement, facile à comprendre, fut soutenu par Ætius[1] que le zèle de ses adversaires a surnommé l’athée. Son génie actif et entreprenant lui avait fait essayer de tous les métiers. Il avait été successivement esclave ou du moins journalier, chaudronnier ambulant, orfévre, médecin, maître d’école, théo-

  1. Dans Philostorg. (l. III, c. 15) le caractère et les aventures d’Ætius paraissent fort singuliers, quoique adoucis par une main amie. L’éditeur Godefroy (p. 153), qui était plus attaché à son sentiment qu’à son auteur, a rassemblé toutes les circonstances odieuses conservées ou inventées par ses ennemis.