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lien. Le nom, la gloire de Séleucie, située aux environs, avaient disparu, et les restes de cette colonie grecque avaient repris avec la langue et les mœurs de l’Assyrie, l’ancienne dénomination de Coche. Coche se trouvait sur la rive occidentale du Tigre, mais on la regardait comme le faubourg de Ctésiphon, et on peut croire qu’un pont de bateaux la réunissait à cette ville. C’était à la réunion de ces diverses parties que s’appliquait la dénomination d’al modain (les cités) dont les Orientaux se servaient pour désigner la résidence d’hiver des Sassanides : enfin Ctésiphon, capitale de la Perse, était défendue de tous côtés par les eaux du fleuve, par des murs élevés, et par des marais impénétrables. L’armée de Julien campait près des ruines de Séleucie, un fossé et un rempart la garantissaient des sorties de la nombreuse garnison de Coche. Cette contrée agréable et fertile offrait en abondance, aux Romains, de l’eau et du fourrage, et plusieurs forts qui auraient embarrassé les mouvemens des troupes, cédèrent, après quelque résistance, à l’effort de leurs armes. La flotte passa de l’Euphrate dans un canal profond et navigable qui porte au Tigre les eaux de cette rivière un peu au-dessous de la capitale. Si les navires eussent suivi ce canal qui portait le nom de Nahar-Malcha[1],

  1. Le canal royal (Nahar-Malcha) a pu être réparé, changé, partagé, etc. à différentes époques (Cellarius, Géograph. Antiquit., t. II, p. 453), et ces changemens peuvent expliquer les contradictions qui paraissent se trouver