Page:Gibbon - Histoire de la décadence et de la chute de l'Empire romain, traduction Guizot, tome 5.djvu/119

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

ces demandes extravagantes fut un refus modéré mais positif, signifié aux Barbares par Victor, maître général de la cavalerie, qui leur exposa avec force et avec dignité les justes griefs de l’empereur de l’Orient. Les négociations furent rompues, et les courageuses exhortations de Valentinien excitèrent le timide Valens à ressentir l’insulte faite à la majesté de l’empire[1].

Les hostilités et la paix. A. D. 367, 368, 369.

Un historien de ce siècle a célébré l’importance et l’éclat de cette guerre des Goths[2], dont les événemens ne méritent cependant l’attention de la postérité que comme les avant-coureurs du déclin et de la chute prochaine de l’empire. Au lieu de conduire lui-même ses soldats scythes et allemands sur les bords du Danube ou aux portes de Constantinople, le monarque, succombant sous le poids des années, chargea le brave Athanaric de la gloire et du danger d’une guerre défensive contre un ennemi

    en se familiarisant avec les Barbares, qu’ils n’étaient pas d’une force si redoutable qu’ils se l’étaient imaginé. Ils avaient la taille haute, mais les jambes peu agiles et les épaules étroites.

  1. Valens enim, ut consulto placuerat fratri, cujus regebatur arbitrio, arma concussit in Gothos, ratione juxtâ permotus. Ammien (XXVII, 4) décrit ensuite, non pas le pays des Goths, mais la province paisible et soumise de la Thrace, qui ne prit point de part à la guerre.
  2. Eunape, in Excerpt. legat., p. 18, 19. Le sophiste a sûrement considéré comme une seule guerre toute la suite de l’histoire des Goths, jusqu’aux victoires et à la paix de Théodose.