Page:Gibbon - Histoire de la décadence et de la chute de l'Empire romain, traduction Guizot, tome 5.djvu/139

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

les bords du Volga, du Selinga et du Borysthène, nous présenteront le spectacle uniforme des mêmes mœurs et des mêmes habitudes[1].

Nourriture.

I. Le blé ou même le riz, qui constitue la nourriture principale et la plus saine des nations civilisées, ne s’obtient que par les travaux constans des cultivateurs. Quelques-uns des heureux sauvages qui habitent entre les deux tropiques, reçoivent de la libéralité de la nature une subsistance abondante ; mais dans les climats du Nord, une nation de pasteurs est réduite à ses troupeaux. Je laisse à décider aux habiles praticiens de l’art médical, si toutefois ils le peuvent, jusqu’à quel point une nourriture animale ou végétale peut influer sur le caractère des hommes, et si l’idée de cruauté attachée à l’épithète de carnivore, doit être regardée autrement que comme un préjugé innocent, et peut-être salutaire au genre humain[2]. Cependant, s’il est vrai que

    quis (Histoire des Voyages, t. VII) peignent les Mongouls du quatorzième siècle. À ces guides, j’ai ajouté Gerbillon et d’autres Jésuites (Description de la Chine, par du Halde, t. IV, qui a examiné avec soin la Tartarie chinoise), et l’intelligent et véridique voyageur Bell d’Antermony (2 vol. in-4o, Glascow, 1763).

  1. Les Usbecks sont ceux qui ont le plus dérogé à leurs mœurs primitives : 1o. en embrassant la religion mahométane ; 2o. par la possession des villes et des moissons de la Grande-Bucharie.
  2. Il est certain que les grands mangeurs de viande sont en général, cruels et féroces plus que les autres hommes. Cette observation est de tous les lieux et de tous les temps. La