Page:Gibbon - Histoire de la décadence et de la chute de l'Empire romain, traduction Guizot, tome 5.djvu/26

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nien, et conserva la paix intérieure de l’empire : sa reconnaissance et son attachement pour son bienfaiteur furent toujours invariables. Valens reconnut docilement, dans toutes les circonstances de sa vie, la supériorité du génie et de l’autorité de son frère[1].

Partage définitif des empires d’Orient et d’Occident. A. D. 364.

Avant de partager les provinces, Valentinien voulut reformer l’administration de l’empire. Il invita les sujets qui avaient été ou opprimés ou molestés sous le règne de Julien, de quelque classe qu’ils fussent, à présenter publiquement leurs accusations. Un silence général attesta l’intégrité sans tache du préfet, le respectable Salluste[2], et, malgré ses pressantes sollicitations pour qu’il lui fût permis de se retirer des affaires, Valentinien le retint à la cour avec les plus honorables protestations d’estime et d’amitié. Mais parmi les favoris de l’avant-dernier empereur, plusieurs avaient abusé de sa crédulité ou de sa superstition, et ils ne pouvaient plus espérer ni le secours de la faveur, ni même celui de la justice[3]. On destitua la plus grande partie des

  1. Participem quidem legitimum potestatis ; sed modum apparitoris morigerum, ut progrediens aperiet textus. Ammien, XXVI, 4.
  2. Malgré l’autorité de Zonare, de Suidas, et de la Chronique de Paschal, M. de Tillemont (Hist. des empereurs, t. V, p. 671) a bien envie de révoquer en doute des histoires si avantageuses pour un païen.
  3. Eunape célèbre et exagère les souffrances de Maxime, p. 82, 83. Cependant il convient que ce sophiste ou magi-