Page:Gibbon - Histoire de la décadence et de la chute de l'Empire romain, traduction Guizot, tome 5.djvu/268

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son entreprise, l’accusèrent de prêcher trois divinités égales et distinctes, et excitèrent le zèle de la populace à s’opposer, par des attroupemens et des violences, à l’assemblée irrégulière des hérétiques athanasiens. « Une troupe de mendians qui avaient perdu tous leurs droits à la commisération, des moines qui ressemblaient à des boucs ou à des satyres, et des femmes plus violentes que des Jésabels » sortirent pêle-mêle de la cathédrale de Sainte-Sophie. Ils enfoncèrent les portes de l’Anastasie, et armés de pierres, de bâtons et de tisons ardens, y firent beaucoup de dégâts qu’ils essayèrent même de porter encore plus loin. Un homme ayant perdu la vie dans cette bagarre, saint Grégoire appelé le lendemain devant le juge, eut la satisfaction de se regarder comme un confesseur du nom de Jésus-Christ. Débarrassé, dans la suite, de la crainte des ennemis extérieurs, saint Grégoire de Nazianze eut le chagrin de voir son église naissante déshonorée par des dissensions. Un étranger, qui portait le nom de Maxime[1] et le manteau d’un philosophe cynique, s’insinua dans la confiance de saint Grégoire, abusa de l’opinion favorable qu’il lui avait inspirée, et par

    poétiques de saint Grégoire, qui peuvent avoir quelque rapport à ce sujet.

  1. Il prononça un discours (t. I, orat. 23, p. 409) à sa louange ; mais après leur querelle il substitua au nom de Maxime celui de Héron. (Voyez saint Jérôme, t. I, dans le Catal. Script. eccles., p. 301.) Je passe légèrement sur ces débats personnels et obscurs.