Page:Gibbon - Histoire de la décadence et de la chute de l'Empire romain, traduction Guizot, tome 5.djvu/273

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Dans l’école et dans l’Église, l’un et l’autre reconnaissaient et adoraient la majesté du Christ ; mais comme les hommes sont toujours disposés à supposer à la Divinité leurs sentimens et leurs passions, il devait paraître plus prudent et plus respectueux d’exagérer que de restreindre les perfections adorables du Fils de Dieu. Le disciple de saint Athanase fondait son orgueil sur une parfaite confiance d’avoir mérité la faveur divine, et celui d’Arius était peut-être tourmenté par la crainte secrète de commettre une offense impardonnable, en retranchant ainsi sur les louanges et les honneurs dus au Juge et au Sauveur du monde. Les préceptes de l’arianisme pouvaient satisfaire une imagination froide et contemplative ; mais la doctrine du symbole de Nicée, empreinte d’une foi et d’une dévotion plus vives, devait obtenir la préférence dans un siècle de ferveur religieuse.

Concile de Constantinople. A. D. 381.

L’empereur, persuadé que l’assemblée du clergé orthodoxe serait animée de l’esprit de sagesse et de vérité, convoqua dans sa capitale un synode, composé de cent cinquante prélats, qui complétèrent, sans beaucoup de difficulté et sans délai, le système théologique précédemment établi par le concile de Nicée. Les disputes violentes du quatrième siècle avaient eu principalement pour objet la nature du Fils de Dieu ; et les différentes opinions adoptées relativement à la seconde personne de la Trinité, s’étaient naturellement étendues par analogie à la