Page:Gibbon - Histoire de la décadence et de la chute de l'Empire romain, traduction Guizot, tome 5.djvu/343

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sait des lois de Moïse et de l’histoire des Juifs[1], et les appliquait d’une manière irréfléchie et peut-être erronée au règne plein de douceur et à l’empire du christianisme[2]. Il excita le zèle des empereurs à soutenir leur propre honneur en même temps que celui de la Divinité, et tous les temples du monde romain furent détruits soixante ans après la conversion de Constantin.

État du paganisme à Rome.

Depuis le règne de Numa jusqu’à celui de Gratien, la succession régulière des différens colléges de l’ordre sacerdotal n’avait éprouvé aucune interruption[3]. Quinze pontifes exerçaient leur juridiction suprême sur toutes les personnes et toutes les choses consacrées au service des dieux ; et leur tribunal sacré décidait toutes les questions auxquelles devait

  1. Saint Ambroise (t. II, De obit. Theod., p. 1208) fait l’éloge du zèle de Josué pour la destruction de l’idolâtrie. Julius-Firmicus-Maternus s’explique sur le même sujet avec une pieuse inhumanité (De. errore profan. religionum, p. 467, édit. Gronov.), Nec filio jubet (la loi Mosaïque) parci, nec fratri et per amatam conjugem gladium vindicem ducit, etc.
  2. Bayle (t. II, p. 406) justifie, dans son Commentaire philosophique, ces lois intolérantes, et restreint leur influence par la considération du règne temporel de Jehovah sur les Juifs. L’entreprise est louable.
  3. Voyez l’esquisse de la hiérarchie romaine dans Cicéron, De leg., II, 7, 8 ; Tite-Live, I, 20 ; Denys d’Halyc., l. II, p. 119-129, édit. Hudson ; Beaufort, République romaine, tom. I, p. 1-90 ; et Moyle, vol. I, p. 10-55. Ce dernier ouvrage annonce autant le whig anglais que l’antiquaire romain.