Page:Gibbon - Histoire de la décadence et de la chute de l'Empire romain, traduction Guizot, tome 5.djvu/413

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

nistration ou plutôt de son règne, annonça la vigueur et l’activité d’un génie fait pour commander. Il passa les Alpes au cœur de l’hiver, descendit le Rhin depuis le fort de Bâle jusqu’aux frontières de la Batavie, examina l’état des garnisons, arrêta les entreprises des Germains ; et, après avoir établi sur les bords du fleuve une paix honorable et solide, il retourna au palais de Milan[1] avec une rapidité incroyable. Honorius et sa cour obéissaient au maître général de l’Occident, et les armées et les provinces de l’Europe reconnaissaient, sans hésiter, une autorité légale exercée au nom de leur jeune souverain. Deux rivaux seulement disputaient les droits de Stilichon et provoquaient sa vengeance. En Afrique, le more Gildon soutenait une insolente et dangereuse indépendance, et le ministre de Constantinople prétendait exercer sur l’empire et l’empereur d’Orient un pouvoir égal à celui de Stilichon dans l’Occident.

Mort de Rufin. A. D. 395, novemb. 27.

L’impartialité que Stilichon voulait montrer dans sa qualité de tuteur des deux monarques, l’engagea à régler un partage égal des armes, des bijoux, des meubles et de la magnifique garde-robe de l’empereur défunt[2] ; mais l’objet le plus important de la

    rent jamais adoptées exactement dans la constitution d’une monarchie élective.

  1. Voyez Claudien (I cons. Stilich. I, 188-242) ; mais il faut qu’il se décide à accorder plus de quinze jours pour aller et revenir de Milan à Leyde, et de Leyde à Milan.
  2. Premier cons. Stilich., 2, 88-94. Non-seulement les habillemens et les diadèmes du défunt empereur, mais ses