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cents ans, ne survécurent point à la destruction d’Éleusis ni aux calamités de la Grèce[1].

Alaric est attaqué par Stilichon. A. D. 397.

Un peuple qui n’attendait plus rien de ses armes, de ses dieux ni de son souverain, plaçait son unique et dernier espoir dans la puissance et la valeur du général de l’Occident ; Stilichon, à qui l’on n’avait pas permis de repousser les destructeurs de la Grèce, s’avança pour les châtier[2]. Il équipa une flotte nombreuse dans les ports de l’Italie, et ses troupes, après une heureuse navigation sur la mer d’Ionie, débarquèrent sur l’isthme auprès des ruines de Corinthe. Les bois et les montagnes de l’Arcadie devinrent le théâtre d’un grand nombre de combats douteux entre deux généraux dignes l’un de l’autre. La persévérance et le génie du Romain finirent par l’emporter ; les Goths fort diminués par les maladies et par la désertion, se retirèrent lentement sur la haute montagne de Pholoé, près des sources du Pénée et des frontières de l’Élide, pays sacré et jadis exempt des calamités de la guerre[3]. Stilichon assiégea le

  1. Eunape (in vit. Philosoph., p. 90-93) donne à entendre qu’une troupe de moines trahit la Grèce et suivit l’armée des Goths.
  2. Pour la guerre de Stilichon en Grèce, comparez le récit fidèle de Zosime (l. V, p. 295, 296) avec le récit adulateur, mais curieux et détaillé, de Claudien (I cons. Stilich., l. I, 172-186 ; IV cons Honor., 459-487). Comme l’événement ne fut pas glorieux, il est habilement laissé dans l’ombre.
  3. Les troupes qui traversaient l’Élide quittaient leurs