force militaire. Les ennemis de saint Athanase essayèrent de verser de l’amertume sur les dernières années d’un vieillard respectable, et l’on a célébré, comme un cinquième exil, sa retraite passagère au sépulcre de son père. Mais le zèle ardent d’un peuple nombreux qui prit précipitamment les armes, intimida le préfet, et l’archevêque eut la liberté de terminer tranquillement et glorieusement sa vie, après un règne de quarante-sept ans. La mort de saint Athanase fut le signal de la persécution d’Égypte. Le ministre païen de Valens plaça, par la force, l’indigne Lucius sur le siége archiépiscopal d’Alexandrie, et acheta la faveur de la faction dominante par la persécution et par le sang des autres chrétiens. L’entière tolérance qu’on accordait au culte des juifs et des païens, amèrement déplorée par les catholiques opprimés, leur semblait ajouter encore à leurs misères et aggraver le crime du tyran impie de l’Orient[1].
Juste idée de sa persécution.
La victoire du parti orthodoxe a flétri la mémoire de Valens du titre de persécuteur, et le caractère d’un prince dont les vices et les vertus tiraient également leur source d’un esprit faible et d’un naturel pusillanime, mérite peu qu’on cherche à l’excuser.