Page:Gibbon - Histoire de la décadence et de la chute de l'Empire romain, traduction Guizot, tome 5.djvu/58

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fondé récemment dans les environs de Césarée[1]. 3o. Je n’ai pas pu découvrir que Valens ait publié contre les disciples de saint Athanase de loi équivalente à celle que Théodose promulgua depuis contre les ariens ; et l’édit qui excita les plus violentes clameurs ne paraît pas fort repréhensible. L’empereur avait observé qu’un grand nombre de ses sujets, autorisant leur paresse du prétexte de la dévotion, s’associaient aux moines d’Égypte ; il chargea le comte de l’Orient d’aller les tirer de leur désert, et de forcer ces déserteurs de la société à renoncer à leurs possessions temporelles ou à remplir les devoirs d’hommes et de citoyens[2]. Les ministres de Valens paraissent avoir étendu le sens de cette loi pénale, puisqu’ils se permirent d’enrôler les moines jeunes et vigoureux dans l’armée impériale. [Valentinien.]Un détachement de trois mille hommes, composé de cavalerie et d’infanterie, marcha d’Alexandrie dans le désert

  1. Cette noble et charitable fondation, qui formait presque une seconde ville, surpassait, sinon en grandeur, du moins en mérite, les vaines pyramides et les murs de Babylone ; elle fut destinée particulièrement à servir d’hospice aux lépreux. (Saint Grégoire de Nazianze, orat. 20, p. 439.)
  2. Cod. de Théod., l. XII, tit. I, leg. 63. Godefroy (t. IV, p. 409-413) fait en même temps le métier de commentateur et celui d’avocat. Tillemont (Mém. ecclés., t. VIII, p. 808) suppose une seconde loi, afin d’excuser ses amis orthodoxes qui avaient défiguré l’édit de Valens et supprimé la liberté du choix.