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d’abord ennemis et ensuite soldats de Valentinien, sont accusés, par un témoin oculaire, d’un goût de préférence pour la chair humaine. Quand ils cherchaient une proie dans les bois, ils attaquaient, dit-on, le berger plutôt que ses troupeaux ; et ils choisissaient les parties les plus charnues et les plus délicates des hommes et des femmes pour en faire leurs abominables repas[1]. S’il a réellement existé une race d’anthropophages dans les environs de la ville commerçante et lettrée de Glascow, nous pouvons trouver dans l’histoire de l’Écosse les deux extrêmes de la vie sauvage et de la société civilisée. Ces réflexions servent à étendre le cercle de nos idées, et à nous faire espérer que la Nouvelle-Zélande produira peut-être dans quelques siècles le Hume de l’hémisphère méridional.

Théodose délivre la Grande-Bretagne. A. D. 367-370.

Tous ceux qui pouvaient s’échapper en traversant le canal, apportaient à Valentinien les nouvelles les plus tristes et les plus alarmantes. L’empereur apprit bientôt que les deux commandans militaires de cette

    cottes que saint Jérôme avait vues dans la Gaule, furent placées depuis en Italie et dans l’Illyrie. (Notitia, S. VIII, XXIX, XL.)

  1. Cùm ipse adolescentulus in Galliâ viderim Attacottos ou Scotos, gentem britannicam humanis vesci carnibus ; et cùm per sylvas porcorum greges, et armentorum pecudumque reperiant, pastorum nates et feminarum papillas solere abscindere ; et has solas ciborum delicias arbitrari. Tel est le témoignage de saint Jérôme (t. II, p. 75), dont je ne trouve aucune raison de soupçonner la véracité.