Page:Gibbon - Histoire de la décadence et de la chute de l'Empire romain, traduction Guizot, tome 6.djvu/106

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

Une partie des trésors du roi des Goths pouvait provenir des dons de l’amitié ou des tributs de l’obéissance ; mais la principale avait sans doute été le fruit de la guerre, et consistait en dépouilles arrachées à l’empire et peut-être à la ville de Rome.

Règlemens pour le soulagement de Rome et de l’Italie. A. D. 410-417.

Lorsque les Goths eurent évacué l’Italie, on permit à quelque conseiller obscur de s’occuper, au milieu des factions du palais, à soulager les maux de ce pays désolé[1]. Par un règlement sage et humain, les huit provinces qui avaient le plus souffert, savoir la Campanie, la Toscane, le Picenum ou Picentin, le Samnium, l’Apulie ou la Pouille, la Calabre, le Bruttium et la Lucanie ou Basilicate, obtinrent pour cinq ans une diminution de tributs ; celui qu’elles payaient ordinairement fut réduit à un cinquième, qu’on destina même à rétablir et à défrayer l’institution utile des postes publiques. Une autre loi accorda avec une diminution de taxe, aux voisins ou aux étrangers qui voudraient les occuper, la possession des terres restées sans culture et sans habitans, et on les mit à l’abri des réclamations futures

    Hist. Arab., c. 9 ; Cardonne, Hist. de l’Afriq. et de l’Espagne sous les Arabes, t. I, p. 83. On l’appelait la Table de Salomon, selon la coutume des Orientaux, qui attribuent à ce prince tous les ouvrages savans ou magnifiques de l’antiquité.

  1. Ces trois lois sont insérées dans le code de Théodose, l. XI, tit. 28, leg. 7 ; l. XIII, tit. 2 ; leg. 12 ; l. XV, tit. 14, leg. 14. Les expressions de la dernière sont d’autant plus remarquables, qu’elles contiennent non-seulement un pardon, mais une apologie.