Page:Gibbon - Histoire de la décadence et de la chute de l'Empire romain, traduction Guizot, tome 8.djvu/134

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des autres pays soumis à l’empereur, servirent en qualité de volontaires ; sa réputation ainsi que sa libéralité lui amenèrent des Barbares, même du centre de l’Allemagne. Les Romains s’avancèrent jusqu’à Sardica ; une armée d’Esclavons prit la fuite devant eux ; mais, au bout de deux jours de marche, la maladie et la mort mirent un terme aux projets de Germanus. L’impulsion qu’il avait donnée à la guerre d’Italie se fit toutefois sentir avec énergie et avec succès. Les villes maritimes d’Ancône, de Crotone et de Centumcellæ résistèrent aux assauts de Totila. Le zèle d’Artaban réduisit la Sicile, et la flotte des Goths fut battue près de la côte de l’Adriatique. Les deux escadres, composées, l’une de quarante-sept galères, l’autre de cinquante, se trouvaient presque égales en force ; l’adresse et l’habileté des Grecs décidèrent la victoire. Les vaisseaux s’attachèrent si bien les uns aux autres, que les Goths n’en purent sauver que douze de cette malheureuse affaire. Ils affectèrent de déprécier les combats sur mer, dans lesquels ils se montraient mal habiles : mais leur expérience servit à confirmer cette vérité, que le maître de la mer le sera toujours de la terre[1].

Caractère et expédition de l’eunuque Narsès. A. D. 552.

Après la mort de Germanus, les peuples se permirent des railleries en apprenant qu’un eunuque venait d’obtenir le commandement des armées romaines ; mais l’eunuque Narsès[2] est du petit

  1. Procope termine son troisième livre par la mort de Germanus. Add., l. IV, c. 23, 24, 25, 26.
  2. Procope raconte tout ce qui a rapport à cette seconde